Étudier un circuit : les bases

Lois de Kirchhoff

Lois de mailles

Important

__Fondamental : __

La somme des tensions d’une maille est nulle en orientant les tensions dans le même sens.

Démonstration
Il s’agit de l’application de l’additivité des tensions sur une boucle.

Exercice

../_images/elec_loi_maille.png

Sur le schéma ci-contre :

\(U_{AD} + U_{DB} + U_{BE} + U_{EA} = 0\)

Loi des noeuds

Important

__Fondamental : __

L’ensemble des courants entrant dans un noeud est égale à l’ensemble des courant sortant du même noeud.

Démonstration
Dans l’ARQS, il ne peut pas y avoir d’accumulation de charge au niveau du noeud, donc le débit entrant égale le débit sortant.

Exercice

../_images/elec_loi_noeud.png

Ici la loi des noeuds s’écrit :

\(i_1 + i_2 + i_3 + i_4 = 0\)

Méthode : Application des lois de Kirchhoff

Le but est d’apprendre à appliquer les lois de Kirchhoff dans un circuit en vue de déterminer les différentes grandeurs. Comprendre le principe de mise en équation et être capable de le faire est fondamental.

Exercice

../_images/elec_maille.png

On considère le circuit ci-contre. On note \(i_2, i_3\) et \(i_4\) les intensités circulant respectivement dans les dipôles \(D_2,D_3\) et \(D_4\) et orientées vers le haut. On s’intéresse aussi aux tensions \(U_{AC}\), \(U_{BC}\) et \(U_{AB}\).

  1. Combien de lois de Kirchhoff indépendantes peut-on écrire ?

  2. Exprimer ces lois en fonction des grandeurs introduites précédemment.

  3. En réalité, on connaît seulement \(U_{AC} = E\) et on connaît les relations : \(U_{BC} = R i_2\), \(U_{AB} = -R i_3\), \(U_{AB} = -R i_4\) (où seul R est connu). Déterminer toutes les tensions et intensités en fonction de E et R.

Méthode : application de la loi des noeuds en termes de potentiels.

Lorsqu’on connaît la relation intensité-tension pour un dipôle (et ce sera toujours le cas), on peut se passer des lois des mailles en travaillant avec les potentiels électriques. On va alors chercher à remplacer les intensités dans les lois des noeuds par des fonction des différences de potentiel.

Exercice

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On considère le circuit ci-contre. On note \(i_2, i_3\) et \(i_4\) les intensités circulant respectivement dans les dipôles \(D_2,D_3\) et \(D_4\) et orientées vers le haut. On donne : \(U_{AC} = E\) et on connaît les relations : \(U_{BC} = R i_2\), \(U_{AB} = -R i_3\), \(U_{AB} = -R i_4\) Déterminer les expressions des intensités \(i_2, i_3, i_4\) et les tensions \(U_{AB}\) et \(U_{BC}\) (en utilisant les potentiels électriques).

Étude énergétique d’un dipôle

L’étude énergétique consiste à déterminer la puissance instantanée reçue ou fournie par un dipôle au reste du circuit puis en déduire l’énergie reçue ou fournie durant une durée \(\Delta t\).

Une telle étude demande:

  • de savoir si l’on calcule la puissance qu’il reçoit ou qu’il fournit (l’une étant l’opposée de l’autre) : cela dépendra de la convention d’orientation choisie pour la tension et l’intensité

  • de savoir comment la calculer, une expression sera établie en fonction des tensions et intensités.

  • de savoir analyser le résultat obtenue : le signe de la grandeur calculée permet de savoir si le dipôle fournit (comportement générateur) ou reçoit (comportement récepteur) de la puissance ainsi calculée.

  • de savoir intégrer l’expression établie pour faire des calculs d’énergie. \end{intro}

Convention générateur et récepteur pour un dipôle

Important

Définition : Convention générateur

Pour un dipôle D, si l’on oriente l’intensité \(I_1\) qui le traverse et la tension \(U_1\) à ses bornes dans le même sens, on dit qu’il est orienté en convention générateur.

../_images/elec_conv_gene.png

Important

Définition : Convention récepteur Pour un dipôle D, si l’on oriente l’intensité \(I_1\) qui le traverse et la tension \(U_1\) à ses bornes en sens contraire, on dit qu’il est orienté en convention récepteur.

../_images/elec_conv_recep.png

Attention

Il s’agit d’une convention !

Il s’agit d’une convention (très mal nommée!), c’est-à-dire qu’on définit arbitrairement l’orientation du dipôle peu importe qu’il soit réellement un récepteur ou un générateur. D’ailleurs, nous rencontrerons des dipôles qui se comporteront alternativement comme des générateurs et des récepteurs (source de tension, condensateur, bobine).

Donc orienter un dipôle qui se comporte comme un générateur en convention récepteur n’est pas faux (et l’inverse non plus).

D’ailleurs, on rappelle que les intensités et les tensions sont des grandeurs algébriques. Comme nous allons le voir, c’est le signe relatifs de ces deux grandeurs, suivant leur orientation, qui va définir leur comportement récepteur ou générateur : c’est-à-dire leur tendance à fournir ou recevoir de l’énergie.

Puissance échangée entre un dipôle et le reste du circuit

Important

Fondamental : Puissance instantanée échangée entre un dipôle et le reste du circuit

La puissance instantanée échangée entre un dipôle et le reste du circuit a pour expression :

\(P = U_1 \times I_1\)

avec \(U_1\) la tension à ses bornes et \(I_1\) l’intensité qui le traverse.

  • En convention récepteur, elle correspond à la puissance que reçoit le dipôle du reste du circuit.

  • En convention générateur, elle correspond à la puissance que fournit le dipôle au reste du circuit.

Démonstration (pas à connaître)
Néanmoins, il est bon de comprendre le principe de cette démonstration qui pointe vers les études que nous ferons plus tard en mécanique.

On se place du point de vue des charges q qui entrent et sortent du dipôle. Durant une durée \(\Delta t\), il entre et sort une quantité de charge \(\Delta q = I_1 \Delta t\) soit un nombre de particules chargées \(\Delta n = \frac{I_1 \Delta t}{q}\) (en supposant qu’elles ont toutes la même charge q).

../_images/elec_conv_recep_2.png

Considérons le cas d’une convention récepteur (comme sur le schéma ci-contre) et des charges \(q\) positives (le raisonnement est identique pour des charges négatives). Passant de A à B, une charge perd une énergie \(E_1 = q (V_A- V_B) = q U_1\). Cette énergie est reçue par le dipôle. Donc l’énergie totale reçue par le dipôle pendant un temps \(\Delta t\) est :

\(E = \Delta n E_1 = I_1 U_1 \Delta t\).

Il vient que la puissance reçue par le dipôle est \(P = \frac{E}{\Delta t} = I_1 U_1\)

../_images/elec_conv_gene_2.png

En convention générateur, l’énergie perdue est toujours \(E_1 = q (V_A - V_B) = - U_1\). Il vient donc que la puissance reçue par le dipôle est \(P = - I_1 U_1\). Donc la puissance \(P = U_1 I_1\) est la puissance fournie par le dipôle.

Attention

Caractère algébrique de la puissance échangée

La puissance échangée, comme toutes les grandeurs en électricité est algébrique. Ainsi, on peut se placer

  1. en convention récepteur

  2. calculer la puissance échangée \(P = ui\)

  3. trouver une puissance échangée négative

Cela signifie que physiquement, le dipôle fournit l’énergie \(\vert P \vert = - ui\) au reste du circuit. Il se __comporte __donc comme un générateur.

Mais avoir choisi une convention récepteur en premier n’est pas faux, puisqu’il s’agit d’un choix arbitraire. L’important c’est que l’analyse physique soit correcte.

Comportement générateur et récepteur d’un dipôle

Le comportement d’un dipôle n’est pas arbitraire mais exprime ce qui se passe physiquement dans le circuit. Ce dernier ne peut être choisi arbitrairement (contrairement aux conventions) et doit être déterminer par des calculs (nous en verrons par la suite) ou étude (graphique par exemple). C’est le calcul de la puissance échangée et l’étude de son signe qui déterminer le comportement du dipôle.

Le comportement d’un dipôle peut changer au cours d’une expérience.

Comportement récepteur

Comportement générateur

Convention générateur

P < 0

P > 0

Convention récepteur

P > 0

P < 0

Il est conseillé de chercher à comprendre pourquoi on obtient tel signe à partir de l’interprétation de la puissance échangée établie précédemment.

Méthode : Déterminer les comportements récepteurs/générateurs graphiquement.

Il s’agit d’apprendre le principe de base de l’étude des comportements générateurs et récepteurs d’un dipôle et d’observer aussi que ces comportements peuvent changer en régime variable.

Exercice

On considère un dipôle D dans un circuit. Les évolutions de l’intensité qui le traverse et de la tension à ses bornes en convention générateur sont données ci-après. Déterminer les temps récepteurs et les temps générateurs, c’est-à-dire les moments où le dipôle se comporte comme un récepteur et les moments où le dipôle se comporte comme un générateur.

Remarque : pour cet exercice, peu importe quelle courbe représente l’intensité ou la tension.

../_images/elec_comp_rg_graph_1.jpg

Méthode : Déterminer analytiquement les comportements générateurs/récepteurs

Il s’agit ici de voir comment déterminer une puissance instantanée puis l’énergie échangée durant une période donnée. Les équations données ici correspondent au dipôles étudiées précédemment.

Exercice

On considère un dipôle D orientée en convention générateur. On a trouvé que l’intensité qui circulait dans le dipôle a pour expression : \(i(t) = i_m \sin(\pi t - \frac{\pi}{3})\) et que la tension à ses bornes est \(u(t) = u_m \sin(\pi t + \frac{\pi}{2})\) avec \(u_m > 0\) et \(i_m > 0\)

  1. Exprimer la puissance instantanée \(p(t) = u(t) i(t)\). S’agit-il d’une puissance reçue ou fournie ?

  2. Montrer que \(p(t)\) est un signal sinusoïdal dont on précisera les caractéristiques. On note T la période de \(p(t)\)

  3. Déterminer l’énergie fournie par le dipôle durant une période T. Le dipôle a-t-il un comportement globalement générateur ou récepteur ?

Méthode : Déterminer les comportements de dipôles dans un circuit

On travaille ici en régime indépendant du temps de manière à pouvoir utiliser simplement les lois de Kirchhoff. On considère le circuit ci-après et on donne les caractéristiques suivantes :

  • \(D_2\) et \(D_4\) sont des accumulateurs : leur tension est imposées de l’extérieur. La tension \(U_1\) aux bornes de \(D_2\) est connue et positive. La tension \(U_2\) est réglable (mais constante durant la manipulation) et de signe quelconque.

  • \(D_1\) et \(D_3\) sont deux conducteurs ohmiques : en convention récepteur la relation intensité-tension est : \(u = Ri\)

../_images/elec_circuit_puissance.png

Exercice

Déterminer, suivant les valeurs de \(U_2\) les comportements récepteurs/générateurs des deux dipôles \(D_2\) et \(D_4\).

../_images/elec_circuit_puissance_p.png

Remarquons que : \(V_B = U_2 + V_M = U_2\) et \(V_A = U_1 + V_M = U_1\)

La loi des noeuds s’écrit \(i_1 = i_2 + i_3\) or :

\[\begin{align*} i_1 = \frac{U_{AB}}{R} = \frac{V_A - V_B}{R} = \frac{U_1 - U_2}{R}\\ i_2 = \frac{U_{BM}}{R} = \frac{V_B - V_M}{R} = \frac{U_2}{R}\\ i_3 = ? \end{align*}\]

Remarque : il arrive que certaines intensités ne soient pas exprimables en fonction des potentiels.

Il vient :

(2)\[\begin{equation} \frac{U_1- U_2}{R} =\frac{U_2}{R} + i_3 \end{equation}\]

Il convient de se demander que doit-on calculer. Cette étape est fondamentale car son absence est souvent cause de beaucoup d’erreurs. Elle peut être faite avant ou après le paramétrage et souvent avant même la mise en équation. (On la fait ici pour profiter des grandeurs nommées).

  • On cherche : les puissances échangées par \(D_2\) (\(p_2\)) et \(D_4\) (\(p_4\)) et plus exactement leur signe. Ce sont les grandeurs dont on doit trouver une “formule” en fonction du reste.

  • On connaît: Les grandeurs connues sont : \(R, U_1\) et \( U_2\) qui sera notre paramètre variable pour l’étude des signes des puissances. Ces grandeurs pourront appraître dans les “formules” finales qu’on veut établir.

  • Toutes les autres grandeurs doivent disparaître.

4.
Les puissances s’expriment comme : \(p_2 = U_1 i_1\) et \(p_4 = U_2 i_3\) donc c’est la connaissance de \(i_1\) et \(i_3\) qui est importante (et surtout leur signe).

On a directement :

\(i_3 = \frac{U_1 - 2 U_2}{R}\) et \(i_1 = i_2 + i_3 =\frac{U_1 - U_2}{R}\)

On remarque que \(i_3\) change de signe pour \(U_2 = \frac{U_1}{2}\) et \(i_1\) change de signe pour \(U_2 = U_1\). Nous allons utiliser un tableau de signe pour faire la synthèse des résultats et déterminer les signes de \(p_2\) et \(p_4\).

Attention : pour analyser ces signes, il faut avoir conscience des conventions d’orientation : \(D_2\) est en convention générateur, on calcul donc une puissance fournie. \(D_4\) est en convention récepteur, on calcule donc une puissance reçue.

../_images/table_gr.png

Vérification et interprétation des résultats.

Il s’agit de conseil de relecture. Homogénéité : On vérifie que les intensités trouvées sont bien homogènes. Ici, il s’agit d’une somme de tensions sur une résistance : les relations sont donc bien homogènes.

Interprétation physique : On porte notre attention sur les puissances.

  • Quand \(U_2\) est négative, les deux sources de tensions tendent à faire circuler les électrons dans le même sens. Il n’y a pas de compétition et les deux fonctionnements en générateur

  • Quand \(U_2\) est positive, il y a compétition. Si \(U_2\) est trop faible (ici inférieure à \(U_1\)), il va fonctionner en récepteur.

  • En augmentant, il devient assez puissant pour fonctionner en générateur mais \(U_1\) étant encore important, il fonctionne aussi en générateur. Les deux dipôles alimentant alors les deux résistances.

  • En augmentant encore, \(U_2\) devient suffisamment important pour faire fonctionner \(D_2\) en récepteur.